Voici une femme que j'admire, que j'espère rencontrer et même avoir le privilège d'interviewer:
Rougui Dia !
Beaucoup ne la connaissent pas. A ceux là ci-dessous un petit article à son sujet ...
" Rougui Dia est une jeune chef d'origine sénégalaise, qui, dans le milieu machiste et fermé
de la cuisine gastronomique a grimpé les échelons à la vitesse de
l'éclair... Elle est l’une des rares femmes
chef cuisinier de France qui officie dans un restaurant de gastronomie
française et de tradition arménienne.
La découverte de son don fut purement fortuite. Sa
sœur (qui enseigne aujourd’hui la cuisine aux Etats-Unis) lui confia un
jour la confection du repas pour les membres de la famille. Ce fut un
succès. Il n’en fallait pas plus pour faire de cette révélation un
métier.
Elle commença par intégrer à l’âge de quinze ans l’école
hôtelière de Villepinte, et en sortit avec son Certificat d’aptitudes
professionnelles (CAP) en cuisine en 1996 alors qu’elle avait à peine
dix-huit ans ! Ensuite, elle continua jusqu'à obtenir un brevet d’études
professionnelles (BEP) en salle puis un Bac Professionnel en cuisine.
Début
professionnel très difficile : deux années de chômage déprimant à cause
d’un racisme encore existant. Rougui, courageuse et acharnée, ne baisse
pas les bras et réussit à décrocher un poste au restaurant Chez Jean
dans le 9ème arrondissement. C’est là qu’elle rencontre l’homme qui
changera son destin : Sébastien Faré avec lequel elle se lia
d'amitié.
A l’âge de 24ans, elle le suit aux Parisiennes, un petit
restaurant de la rue Marboeuf dans le 8ème.
En 2001, elle est
embauchée en qualité de commis de cuisine avec Sébastien Faré, qui est
la même année le chef du célèbre restaurant gastronomique: Petrossian (une Etoile Michelin).
Sébastien Faré l’impose par la suite pour lui succéder et la nomme chef cuisinier.
Chef
cuisinier, femme combative et engagée, Rougui Dia aida un grand nombre
de jeunes issus de l’immigration en les faisant travailler dans le
restaurant.
Compte tenu de sa personnalité et de son talent, Armen Petrossian décide
de lui confier le poste de chef de cuisine, misant aussi sur sa
jeunesse et la pertinence de son regard féminin.
Dans la cuisine du 144, Rougui Dia apporte sa propre touche : un savant dosage de douceur et d’intransigeance dans le travail. Sa cuisine, orientée vers les poissons et les crustacés, est naturelle : légèreté des cuissons, sauces épurées, épices subtiles… L’inspiration ne manque pas à cette jeune chef qui crée et retravaille de façon différente les produits « maison ».
Dans la cuisine du 144, Rougui Dia apporte sa propre touche : un savant dosage de douceur et d’intransigeance dans le travail. Sa cuisine, orientée vers les poissons et les crustacés, est naturelle : légèreté des cuissons, sauces épurées, épices subtiles… L’inspiration ne manque pas à cette jeune chef qui crée et retravaille de façon différente les produits « maison ».
Ses origines, son enfance, ses expériences et ses voyages nourrissent
son travail.
Pour Rougui Dia : " Le but c’est de faire découvrir les saveurs africaines aux clients
français. J’accepte qu’on me dise qu’on n’aime pas, mais qu’on ne me
dise jamais que cette cuisine est dégueulasse sans la goûter, surtout
que les gens ont plutôt aimé. (..)
Quand j’ai débuté, j’ai fait un foie gras avec une vinaigrette de biscuits servi avec des figues.
Quand j’ai débuté, j’ai fait un foie gras avec une vinaigrette de biscuits servi avec des figues.
On a fait aussi une
vinaigrette de Tamara accompagnée de pieds de veau. Ça a fait sensation.
Parfois, entre personnel, on se fait du yassa (plat sénégalais à base
de riz accompagné de morceaux de poulet, ndlr). Pour l’anecdote, c’est
le second de cuisine, un Franco-Italien, qui le fait.
Entre collègues,
on se préparait aussi du mafé (plat sénégalais composé de riz arrosé de
sauce d’arachide avec des morceaux de viandes, ndlr). Mais certains en
redemandaient. "
Quand je vois le parcours de cette jeune femme, je me dis : "en voici une qui a tout compris !"
Néanmoins il ya une pensée qui me vient à l'esprit est la suivante: A force de se battre pour montrer sa valeur à tous ces machos, misogynes et racistes de cuisiniers qu'elle a du rencontrer, n'a t-elle pas sacrifier sa vie de femme, d'épouse, et de mère ???
Rougui aura bientôt 37 ans et aux dernières nouvelles vit toujours chez ses parents à Neuilly-Plaisance dans le 93 ...
Qu'en pensez-vous ?
Je viens de lire ce magnifique portrait avec beaucoup d'émotions. Je vais souvent en Afrique centrale et je suis pour cette enrichissement de la cuisine occidentale [française, européenne] par des passionnés du continent Africain, c'est futur chef. Bravo et milles merci. A bientôt pour tout goûter, j'espère un jour.
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